Je pense que je peux envoyer la suite...
1998.
Retour en parking souterrain municipal, mais, cette fois-ci, un tout automatisé, sans gardiennage râlant contre l'huile... L'absence de surveillance m'arrangera énormément...
Janvier, j'accroche mon beau bandeau de pare-choc en caoutchouc contre un pilier du parking, lors d'une manoeuvre. Je n'ai pas encore roulé suffisamment pour m'habituer au gabarit... Bon, ça ne se voit pas trop... Quelques jours plus tard, ça se voit : rond-point, une vieille GS démarre au cédez le passage puis freine de suite, je lui rentre dedans... Un comble de cartonner une GS en 1998 ! Pour tout dire, je regardais la mini-jupe noire et les cuisses collantées de ma conquête du moment... Je suis fautif... Pare-choc abîmé et capot remonté en son milieu, un peu comme la bosse que j'avais en regardant la fille... La Citroën, elle, n'a rien, Fransoze qualität ! Bref, croyez-le ou pas, j'arrive même à rentrer dans une autre ancienne quelques minutes plus tard, la déesse étant de quelques années mon aînée !...
Pour finir la journée, redressage à la main. Du capot.
J'achète un spoiler type 916, live from Germany, que je peins en noir, j'suis pas fou non plus... Je remplis les trous du spoiler de feux de route neufs... Lors du remorquage hivernal avec le copain fumeur, on a cassé l'un des feux de brouillard d'origine en prenant trop d'angle avec la barre... Je change aussi les cache-écrous centraux des jantes, la classe avec les autocollants de la marque au centre !
La voiture commence à prendre allure et une remarque narquoise me revient, un jour, « Tiens, on a sorti l'auto de papa ! ». Non, Madame, c'est la mienne...
Au printemps, je retrouve la 914 vandalisée... Toit enlevé, des ordures ont balancé des saletés à l'intérieur puis jeté l'auto contre une camionnette. Le spoiler en a pris un coup, mais je malaxe un peu de résine et ça passe...
Je m'enhardis un peu, l'auto roule quand même, malgré le starter branché en permanence et d'autres menus défauts... Grosse frayeur sur l'autoroute: alors que je fonce, le capot se lève d'un coup sous mes yeux ! Freinage en catastrophe, BAU, pas de mal... En fait, la serrure du capot, choquée lors de l'accrochage avec la GS, n'accrochant plus assez, vient de lâcher et le couvercle a pris le vent !
Je perce la carrosserie et installe des attaches style rallye, à goupilles, bien utiles pour la tranquillité. Au passage, je remarque et fais remarquer que les fixations des pitons sont prévues, identiquement aux 914 du Mans des 70s, c'est quand même pas n'importe quoi, cette auto !... (faut bien se rassurer un peu...).
Je change une nouvelle fois le filtre à essence, un métallique spécial injection, mais toujours besoin d'utiliser le starter manuel. Mystère.
12 Juillet, 3-0, affaire classée. La R5, elle, est déclassée, arbre à cames cassé en trois. Une R19 la remplace.
Septembre, Le Touquet, le Neiman reste bloqué, clé de contact dedans et outils dans le coffre, fermé à clé, bien sûr, c'est plus marrant. Le Touquet, j'avais fait la route en vélo, un jour de fête après l'obtention du Bac, avec le copain déprimé à la Renault 21, 250 bornes de pédales quand même...
Loin de chez moi, je répare donc sous l'éclairage public, démontage du volant et du Neiman pour débloquer la direction, Neiman que j'ai abîmé en forçant sur tout le mécanisme avec une fourchette ou quelque ustensile cuisinier lamentable, fourni par le copain chez qui j'étais et qui ne fut guère sympa, il bossait le matin et voulait aller se coucher... Comme quoi, les ouvriers mangeurs de frites sont plus sympas que les représentants de commerce... Le pire, c'est que j'avais changé le Neiman en septembre 96... J'arrache et dénude des fils, tandis qu'une épingle à cheveux trouvée dans l'auto fait contact pour les feux de position... Je colle tant que je peux les feux des rares voitures qui me doublent à cette heure nocturne. A fond, c'est à dire 100 km/h, avec ces histoires de manque de puissance... Avec deux loupiotes à l'avant, en pleine campagne sinistre, c'est déjà bien suffisant pour trembler ! J'ai fini par rentrer au ralenti en suivant un tracteur pendant une éternité. Quand j'y pense, c'est peu commun, un tracteur dans la nuit. Sans doute le moment de la récolte des betteraves... Mauvais souvenir, surtout l'attitude du pote. Bon, il y avait, c'est vrai, cette histoire de lèche-vitrine à Amsterdam, peut-être qu'il m'en voulait encore... En tous cas, je commençais à en faire une belle, de betterave, avec cet achat de voiture irraisonné...
J'installe donc un interrupteur basculant pour actionner le démarreur, faut juste faire gaffe à ne pas oublier de le couper dès que le moteur s'est lancé... Dangerous, m'avertit un jeune, qui est, en fait, le fiancé de la sœur du dépressif... Il avait raison, ce jeune de Bac pro Maintenance... Un soir que j'étais à la station service tenue par son père, je repars en oubliant de remonter le bouton... Crac crac crac à l'arrière... Trop tard, après quelques minutes, j'ai flingué le démarreur de Jonasz... Je vais chercher un nouveau démarreur à Bruxelles, péripétie minime...
Je vire ce basculeur à la c... et installe un bouton-pressoir, récupéré sur une machine électrique industrielle, les gros boutons rouges au bord chromé. Depuis 19 ans, plus de souci de Neiman. 400 balles quand même, ce contacteur à la c... de chez Porsche...
Bref, j'espère finir l'année peinard...
En décembre, alors que je roule tranquille en ville, déflagration d'enfer dans la voiture... A chaque fois que je passe la première, le levier saute au bout de quelques mètres, dans un vacarme de porte en fer qu'on claquerait de toute ses forces, bam, bam, bam ! Mon corps entier se secoue ! Il faut vite rentrer lentement, tout va exploser à l'arrière...