2001, l'année s'annonce bien... L'auto affiche déjà 11050 km, avalés en une dizaine de mois, l'année précédente...
Jusqu'en juin, un peu d'entretien, vidange à la 300V, traitement antirouille des deux coffres, nouvelle moquette à l'intérieur, vidange de la boîte, réparation de l'allume-cigare...
A 12750 km, je resserre les culasses pour la dernière fois, le jeu aux culbuteurs n'a cette fois-ci pas bougé, les joints ont donc atteint leur épaisseur minimale, je ne devrais plus avoir à y revenir...
Je m'ennuie un peu des travaux... Comme je trouve que l'huile chauffe un peu à mon goût, lors des bourres estivales, je pose un radiateur d'huile auxiliaire, à l'avant, avec de la durite de chariot élévateur, associé à un manomètre VDO pour contrôler tout ça... Un thermostat pour réguler ? Bof, ça ne sert à rien, me dit je ne sais plus qui...
A la veille de la descente sudiste, la 914 enregistre 14536 km, elle en reprend 2480 et s'aventure même jusqu'à San Remo, au cours d'une soirée dans un restaurant du port, avec la talonnée... A l'entrée du rocher, les mecs gantés de blanc me laissent passer maintenant, pas comme avec la R5 multicolore, je me souviens, avec le copain déprimé, on s'était fait virer de la principauté comme des clodos d'un banc de métro...
Une image me revient toujours lorsqu'on parle de la 308, celle d'un mécano italien amputé de ses jambes, cachées qu'elles étaient par l'arrière de la voiture, seul le buste et les mains affairées dépassaient du compartiment moteur vide de la Ferrari... Un petit garage du « Corniaud », quand Maréchal fait réparer la Cadillac par un mec peu scrupuleux...
Petite aventure avec le démarreur qui se bloque encore, je démonte et répare dans la bonne humeur sur le balcon de l'hôtel, face au grand bleu...
Toujours la même fougue ridicule au volant, notamment un défoulement coupable sur la N202 plongeant vers Nice, on est con quand on est jeune... Toujours les mêmes provocations à la con et la même conduite à risques... La course sur la N31 avec la Harley 883 du copain de Soissons, la route de Reims, pèlerinage au circuit en passant... Un jour, un mec en 406 ne voulait pas rester derrière alors que je ne voulais pas qu'il passe devant, le fossé est passé très près... Le fossé, le train arrière était dedans, sur un chemin vicinal de Normandie, lors d'un demi-tour bucolique... Pas moyen de mettre le cric à cause du pot qui touche terre... Alors j'ai repensé à Blondin, il avait raison : le monde se divise en deux parties, celui qui creuse dans la chaleur et celle qui lève ses yeux verts au ciel bleu...
En tous cas, j'ai beau appuyer comme un fou, l'huile ne chauffe plus, je suis content... C'est bien connu, tout mec normal le sait, c'est excellent une aiguille qui reste dans la zone bleue...
L'aiguille ne décolle pas et les avions s'écrasent. 11 septembre, il pleut et je passe l'après-midi devant la télé.
Octobre, on va changer ce démarreur... Je crois que je l'ai déjà fait. Ajoutons le démarreur « neuf » de Jonasz, ça commence à faire beaucoup de démarreurs !
Je pars à Bruxelles, je prends un High Torque, pour être tranquille, le truc léger et luxueux pour les grosses cylindrées...
Je le monte, je flingue la batterie, il ne part pas. Je branche l'aide au démarrage, il tourne lentement et avec grande difficulté... Bon, il est défectueux, je vais le ramener, ils me le changeront, rien de bien grave... Malin, je cache une petite marque discrète... Les pros, n'est-ce pas, je commence à m'en méfier... « Désolé, Monsieur, on n'en a plus en réserve ! ». Le vendeur me demande de revenir un peu plus tard, on m'en donnera un autre... Je retourne donc à Bruxelles pour la troisième fois. Là, on me refourgue le même démarreur, je retrouve la trace témoin ! Rien à faire, malgré la preuve que j'apporte, je n'obtiens rien, les mecs maintiennent que c'en est un neuf ! On dira sur les belges, mais quand même... Bon, contre six cent bornes de navettes, j'aurai quand même un démarreur neuf d'occasion, on s'en contentera... Visiblement bien réparé, puisqu'il est toujours en service aujourd'hui !
Novembre, 18121 km, vidange moteur, réglage de la garde d'embrayage et vérification générale.
Bref, année de velours, rien à signaler. Je ne quitte pas ma place à la table et tente le double en 2002.