2013...
La vie tourne, les gens passent. J'apprends que le monde vieillit, des proches disparaissent forever...
Le sort est ironique... Les gens tombent mais la vie continue et je monte dérisoirement des cornets d'aspiration sur les Weber... Pas au hasard, mais en sachant bien si je veux de la puissance en haut ou du couple en bas... On fera un compromis... J'ai toujours aimé ces cornets brillants qui ornaient les moteurs de course quand j'étais petit... Un jour, j'en aurai aussi, je disais... La '14 me surprend encore, le moteur marche encore mieux avec cette aspiration guidée !
Je répare un détail électrique qui me chiffonnait depuis longtemps, les témoins rouges et bleus de la ventilation... Je ne l'avais jamais fait, depuis 1995.
Le sort est ironique. Un matin, sans avoir déjeuné et gazé de la soirée de la veille, je rentre par l'autoroute... Brutalement, trois cylindres, soubresauts puis tout s'arrête... Sur ma lancée, moteur coupé, je prends la bretelle de bifurcation vers l'A2, je sais qu'il y a une station pas loin. Pour tout dire, la station du père d' Antoine, l'étudiant en BTS, là où j'avais oublié de couper l'interrupteur du Neiman... En fait, l'ex-station du père... Je passais pendant la nuit, dans les années 90, il me laissait lire tous les magazines auto, pas comme l'autre con du buffet de la gare, on prenait un café et ça lui faisait passer un peu le temps, une sacrée ambiance... Puis, le braquage, violent. Du bol, je n'y étais pas cette nuit-là... Ensuite, traumatisé, il a arrêté de travailler. Tchao pantin. Fumiers de délinquants.
Revenons à l'histoire... Pas assez de vitesse pour rallier la station sur mon élan... BAU et panique. Je fais le choix débile de pousser l'auto, pas malin. Fatigue, chaleur, pas de sucre dans le sang, le montant du pare brise me blesse l'épaule au sang tant je pousse sans réfléchir, côté circulation. En cas de panne, les gauchers sont avantagés, personne n'y pense... Les poids-lourds me rasent, j'ai vraiment une trouille d'enfer, je pense au pire. Une patrouille orange de la DDE s'arrête, gyrophares, un gars descend. J'explique mon cas et le convainc de me pousser. Normalement, on n'a pas le droit, qu'il me dit. Allez, soyez sympas, y en a pour quelques mètres, juste la pente à grimpe... Soldi, soldi ! Voici que revient l'argument de Monsieur Saroyan, ça marche presque toujours... Je sors la bâche du coffre, confectionne une sorte de boudin protecteur et le camion vient doucement embrasser le cul de la '14... Quelques secondes plus tard, sauvé, encore une fois... Je file un billet bien mérité aux deux gars et ouvre le capot... Un fil de bobine cassé net à la cosse. Nul. Dans la panique de la BAU, j'étais aveugle, rien vu... Un câble de bougie est débranché aussi... Rétrospective, digne des petits détails menant aux gros crashes... En fait, la tringlerie des carburateurs a accroché un câble et l'a l'arraché de la bougie... Les vibrations moteur ont causé la casse finale de la soudure à l'étain déjà fatiguée du fil de la bobine... Vérifie tes soudures, disait Phil...
Je me rends compte que je viens de dire une connerie. Les seuls avantagés, lors d'une panne, sont les gauchers anglais roulant en France. Et inversement pour les droitiers français d'Angleterre. Etiez-vous aware de ça ?
Je parcours 1506 km cette année.