En fait, je ne pensais pas à la fragilité du turbo lui même ! C'est surtout l'architecture du système (le fameux "on-off") qui faisait que le moteur devait encaisser d'un coup la suralimentation générée par le turbo, sans aucune linéarité, et sur des blocs pointus comme celui-ci, à une pression relativement élevée. C'est le genre même de système qui genère un gros stress moteur, et qui du coup accélère énormément le phénomène de fatigue du matériau sur les pistons, bielles, coussinets et vilo. Aussi, au niveau des éléments d'étanchéité (joint de culasse, segmentation) cette augmentation soudaine de pression peut sacrément accélérer l'usure. Mais je ne pense pas que la culasse et le carter moteur lui-même puissent être affectés, vu que ils sont tous les 2 renforcés.
Sur cette génération de moteurs, c'est assez simple, la durée de vie du moteur est inversement proportionnelle à la pression du turbo, en suivant une courbe exponentielle. On peut sans soucis monter la pression du turbo à 2 ou 3 bar (ce qui devait être fait sur la GTR), à condition de modifier l'entretien en conséquence, en prévoyant une ouverture bloc annuelle (en fin de saison) pour check/remplacement coussinets et segmentation. En faisant comme ça, les autres éléments pourront durer assez longtemps, sauf sur des parties ayant connu un sous-dimensionnement à la conception (je pense éventuellement aux pistons, mais sans garantie). En même temps, l'idéal est de faire passer une radio / magnétoscopie au vilo, aux bielles et aux pistons. ça ne coûte que quelques dizaines d'euros, mais ça peut rapporter gros...
Normalement, la CGT, contrairement aux GTS et GTR, a été configurée pour une durée de vie moteur "normale", ce qui veut dire sur ce type de bloc à minima 150.000 km, sans utilisation circuit. Mais si on l'utilise sur piste, la durée de vie est censée être divisée par 4 ou 5, et il y a un programme entretien spécifique, même sans toucher à la pression du turbo.
Maintenant, sur toutes les GT3, il y a 2 programmes prévus au carnet d'entretien, soit "piste" soit "route". Est-ce que il y avait déjà ça à l'époque ?