Le pouvoir de décision il est entre les mains des actionnaires, conseils d'administration et dirigeants exécutifs. Fermer des usines pour des questions de rentabilité reste un choix qui leur appartient.
Là où ils ont par contre des responsabilités légales, c'est d'assumer leur rôle sociétal et de réduire/payer la casse sociale qui en résulte, en fonction de leurs moyens. Le but étant de faciliter la réinsertion des lourdés sur le marché du travail. Un groupe international qui fait des bénéfs et qui supprime des emplois rentre bien sur dans la catégorie de ceux qui peuvent mettre le plus de moyens pour licencier. Maintenant qu'est-ce que ça veut dire multiplier par deux les chances de réinsertions d'un ouvrier de 50 ans dont 30 ans de carrière ?
Après dans un licenciement, tu as plusieurs stratégies possible : coût le moins cher, meilleure transmission des connaissances, mise en œuvre la plus rapide, limitation des risques sociaux. Elles sont bien sur souvent exclusives les unes des autres.
Les grands groupes gèrent dans l'ensemble infiniment mieux leurs salariés. Des services RH avec des moyens et des années de dialogue ont permis d'avancer. De plus, les moindres abus de ces groupes finissent dans la presse et nuisent fortement à leur image. Grands pouvoirs, grandes responsabilités. Les PME n'ont pas les moyens et les compétences pour mettre en place des politiques RH solides, c'est normal.
Maintenant quand tu regroupes des milliers de salariés (endettés) sur le carreau, qu'ils ont des perspectives d'avenir limitées dans des régions parfois dévastées (Est...), c'est logique de voir la bombe sociale exploser.
Le syndicalisme est moins tenté par l'affrontement quand il représente un réel poids parce qu'il devient naturellement un acteur incontournable au préalable. Hors il n'y a pas vraiment d’intérêt personnel à se syndicaliser dans le privé en France. On bosse avec les meilleurs accords négociés par le meilleur syndicat. Le syndicat n'offre pas beaucoup de "services" comme une caution pour un prêt bancaire. En Suède ça fonctionne différemment sur ces deux points si je ne me trompe pas.
Les autres pays européens ont d'autres rapports avec les grèves. Suffit de voir les images des grèves anglaises sous Thatcher pour prendre les conti pour des beatnicks. La France reste un pays avec des axes de transport clés facilement blocables (transports parisiens, vallée du Rhone). Les grèves dans le secteur privé y sont quasi inexistantes. Les grèves & manifs n'y sont jamais violentes.