1997, bonne année !
Au démontage des culasses, c'est la guerre... Deux tranchées énormes dans les deux pièces, on peut y glisser l'auriculaire sans souci ! En fait, le puzzle d'Adamo se met en place, de plus en plus... L'échappement a creusé un sillon entre les culasses et l'épaulement de cylindre. Tout s'explique à nouveau: en fait, les culasses avaient pris du plomb dans l'aluminium lors de l'achat. Revenues de Paris sans refroidissement, un peu aidées par une pluie battante et le hasard des arrêts, elles ont tenu le coup, c'est solide un bloc VW à air... Lors de la première dépose, à l'été 1996, rien ne se voyait à l'oeil, sur l'établi de la cabane de jardin de Phil, au pied du terril... Là, pas besoin de loupe... Bref, on en revient toujours à cette saleté de clavette en demi-lune qu'un salopard, un jour, n'a pas remontée pour une raison que j'aimerais connaître...
Nous voici à acheter notre kit cylindres-pistons ainsi que deux culasses d'occasion. Je cherche dans les magazines VW Cox. Je tombe sur deux culasses type GB, à vendre par un garagiste du centre de la France. Je l'ai au téléphone, de la cabine de la place du marché où je venais quand j'étais petit, "Oui, oui, très bon état, pas de problème !...". Fin content, nous convenons d'un envoi contre remboursement à la Poste, environ un tiers de smic. Le colis arrive à la poste, mais je n'ai pas le droit de l'ouvrir avant de payer... Alors que le guichetier enfourne les billets dans la caisse, je me désespère de mon côté: les culasses sont fendues aux puits de bougies et des ailettes de refroidissement se sont envolées... Dur à encaisser. Je renvoie le tout au vendeur en attendant son remboursement, comme arrangé au téléphone. Je ne reverrai jamais mon argent et lui pourra refourguer sa saloperie à un autre croyant encore en l'homo garagistus. Dégoûté. J'espère que ce mec a mal fini. Bon, comme je le claironne aujourd'hui, achetons neuf ! Deux culasses hyper chouettes font le voyage d'Allemagne, neuves, cette fois-ci. Boum. Malgré la piquante, je suis content de les avoir changées à l'époque... Aujourd'hui, ça semblait alors donné... Je ramènerai au magasin de Bruxelles le premier kit... Il est destiné aux combis, me dit Phil, avec ces cylindres creusés favorisant le couple, faut que t'en prennes des plats, légèrement bombés... Remboursement sans histoire, puis je passe visiter les vestiges du circuit de Nivelles, on n'a pas tout perdu !... Un nouveau kit, un vrai Mahle, arrive d' Allemagne... Du coup, j'achète des compteurs de surveillance Equus, espérant que ça va cavaler, et on remonte le moteur en vissant des capteurs de température dans les emplacements prévus sur chaque culasse. J'installe aussi un témoin d'huile, un voltmètre et me fabrique une belle console à six cadrans...
C'est reparti et ça roule quelques mois, après cette dépose moteur number four... Mais, bon, le temps ne s'arrête pas...
En mars, je me paie des rétros "obus", je vais les chercher quelque part dans l'Est de la France, chez un spécialiste Triumph... J'y vais en R5, pas fou ! En fait, je m'y rends avec ma seconde R5, puisque la première héroïne termine en flammes, brûlée dans la cour parentale par des mecs qui avaient sans doute froid... En fait, la version est trouble, mais le commanditaire assez présumé est mort depuis, c'est réglé. Mort naturellement, s'entend bien. Je reviens aux obus, les puristes vont crier, mais bon, j'avais ça en tête depuis l'achat et même avant, ces rétros obus, je trouve que ça rend la voiture rapide, même à l'arrêt, ce qui tombe bien !
A l'été, le fatalisme estival et ses soucis reviennent: La 914 manque de puissance, je dois constamment ajouter une dose d'essence avec le starter manuel électrique que j'ai bricolé. Une main sur le volant, l'autre sur le bouton-pressoir de l'injecteur de départ à froid, qui sert maintenant même à chaud, pas terrible...
Je change les injecteurs. Un peu la foire chez les vendeurs, puisque je suis en injection de Golf, rien à voir, alors que l'auto est quand même une VW, à la base... Injecteurs neufs, pas beaucoup mieux sur la route...
Je change la bobine, une Valéo compétition, la carrée, un peu mieux, sans plus... Heureusement, Feu rouge me la reprend, pas comme l'argent de l'abonnement du parking...
En août, entre deux terrasses de café, que je quitte en suant très fort à chaque fois, l'intérieur sent bizarrement l'essence. Je change donc les lignes de carburant, démontage réservoir, un sacré merdier... J'en profite pour réparer la turbine de chauffage située derrière le tank de 62 litres et je change aussi le filtre à essence ainsi que la crépine du réservoir...
Pas beaucoup roulé depuis l'achat. Onze mois d'arrêt, en tout, sur 24. L'hiver qui vient me laissera un peu en paix, juste des changements de joints en bout de tringlerie de boîte de vitesse et le remplacement du volant de camion par un petit trois branches, un Viktor Spezial, trouvé dans une concentration d'anciennes, du temps où on trouvait encore des pièces anciennes... Toujours besoin de réguler l'arrivée d'essence pour accélérer normalement, ou presque... On laisse passer, on verra plus tard...
1998 arrive, les bleus gagnent leur coupe et je gagne la coupe du monde des emmerdements...